Le coronavirus et le Psy
L’épidémie de Coronavirus (covid-19) qui touche nos concitoyens, la France, mais aussi la quasi totalité du reste du monde a obligé le gouvernement à prendre des mesures drastiques qui, bien que tout à fait nécessaires, n’en ont pas moins des effets psychiques sur chacun d’entre nous. C’est bien sûr au cas pas cas qu’il s’agit de voir comment ces mesures et cette épidémie nous touchent. La peur de l’attraper, ou que ses proches ne le contractent, peut être bien sûr centrale. Mais les mesures de confinement réorganisent le champ psychique et familial de manière immédiate et profonde : télétravail pour les adultes et les parents, continuité pédagogique pour les enfants, les parents devant faire l’école à la maison. Les catégories de l’espace et du temps en sont profondément chamboulées. La promiscuité, la difficulté à trouver sa place, une nouvelle place, temporaire, certes, mais tout de même nécessaire, est un enjeu au sein des cellules de couple et familiales. La peur de manquer (d’argent, de nourriture, de lien social) peut être à la source d’angoisses qui peuvent générer toutes sortes de réactions imprévues, un repli sur soi ou au contraire de la violence. Ce Réel (cette épidémie de Coronavirus) peut aussi constituer pour certains un traumatisme, dans l’après-coup, venant révéler des failles et des vécus subjectifs non symbolisés jusqu’alors. Lacan prévient en 1954, dans ses Ecrits techniques de Freud : “aux confins où la parole se démet, commence le domaine de la violence”. Dans ce contexte, seule la parole, adressée à un Autre, permet de symboliser ce Réel qui nous tombe dessus. Ainsi, dans le cadre de cette crise sanitaire et de ses effets en tous genres, ma pratique évolue : par téléphone, il sera désormais possible d’entamer un travail de psychothérapie.